Zoom sur… les masseurs-kinésithérapeutes de l’hôpital


Zoom sur… les masseurs-kinésithérapeutes de l’hôpital

Les kinésithérapeutes hospitaliers jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des patients hospitalisés et ce, souvent dès leur admission. Quelles sont les spécificités de l’exercice à l’hôpital ? Quels sont les rôles du kiné hospitalier ? Gros plan sur une profession essentielle dans le parcours patient.

Le kinésithérapeute collabore avec les médecins, les ergothérapeutes, les infirmiers et les aides-soignants, les orthophonistes, les psychologues, les assistantes sociales… A l’hôpital, le travail en équipe pluridisciplinaire permet à chaque professionnel d’avoir une vision globale du patient, y compris de ses problèmes sociaux. Il intervient aussi bien en réanimation, en pédiatrie, en gériatrie, en médecine, en chirurgie…

Soigner par le mouvement et le massage

La kinésithérapie concerne tous les âges de la vie, du prématuré au sénior.
« Nous réalisons des actes de kinésithérapie respiratoire, comme du désencombrement suite à une infection pulmonaire par exemple, ou musculaire que ce soit un bébé ou un adulte », explique Stéphanie DRAGOSHI, exerçant sur l’établissement depuis 2005, en charge de la Réanimation, des Urgences, de la Pédiatrie, de la Maternité et de la Médecine.

« Par exemple, pour un patient victime d’un AVC, le kinésithérapeute réalise un bilan, définit des objectifs et les moyens pour les atteindre. Le patient peut alors être amené à réaliser de la mobilisation, des étirements, des exercices de coordination des mouvements. S’il ne peut pas réaliser un mouvement de lui-même, nous commençons par une mobilisation passive avec des stimulations pour essayer de réveiller les muscles », détaille Razvan CORACI, kinésithérapeute sur l’établissement depuis 2010, en charge de la Chirurgie, Cardiologie et des Ehpad.

« Selon ses progrès, nous amenons le patient vers une mobilisation plus active. On va laisser la personne réaliser le mouvement en l’aidant plus ou moins et en apportant plus ou moins de résistance. On peut ensuite ajouter du matériel comme des haltères », souligne Stéphanie.

Le kinésithérapeute s’adapte ainsi au patient. L’objectif étant de retrouver au maximum les capacités antérieures ou d’entretenir ces capacités. « En Ehpad, nous faisons beaucoup d’entretien », ajoute Razvan. « Par exemple, nous utilisons la salle de rééducation avec les barres parallèles pour que le patient retrouve son équilibre en toute sécurité. Il évolue à l’abri des regards, dans l’intimité ».

Intervenir le plus tôt possible

Le kinésithérapeute joue un rôle à part entière dans l’éducation thérapeutique du patient en vue de son rétablissement et de sa sortie. Son quotidien est marqué par une prise en charge précoce des patients qui peut avoir lieu dès les urgences. En effet, le patient est vu très en amont : par exemple, après un AVC, le kiné voit une première fois le patient dans les 48 heures qui suivent l’accident.

Au Urgences, le kinésithérapeute peut être amené à intervenir auprès des patients ayant par exemple un encombrement majeur et/ou qui est en détresse respiratoire. « Chez les adultes, nous traitons essentiellement des pneumopathies, des infections pulmonaires ou encore l’encombrement ayant pour origine les fausses route… », explique Stéphanie.

Dans le cadre de toutes les prises en charge, le kinésithérapeute a aussi pour objectif de lutter contre la iatrogénie liée à l’hospitalisation telle que le syndrome d’immobilisation et le risque de développer des incapacités fonctionnelles notamment en gériatrie. « Avant un retour à domicile le médecin nous demande de réaliser un bilan d’autonomie pour mesurer notamment l’équilibre du patient et le risque de chute. En fonction de celui-ci, il peut être prescrit des séances de rééducation après son hospitalisation », explique Nicoleta VARTOLOMEI, exerçant sur l’établissement depuis 2010, en charge du CSG et SSR.

« En maternité, il s’agit essentiellement de traiter les mauvaises positions de pieds chez les nouveau-nés comme le pied talus ou le pied varus. Le pied talus est une malposition caractérisée par un pied en dorsi-flexion totale. D’aspect visuel impressionnant, il se soigne pourtant très bien grâce à des séances de kinésithérapie. Le pied métatarsus adductus (appelé couramment pied varus) est une malposition congénitale dans laquelle l’avant-pied se désaxe vers l’intérieur. Ce sont des malpositions physiques déjà présentes avant la naissance. Une prise en charge précoce maximise les chances de réussite, les pieds des nourrissons étant particulièrement malléables dans les premiers mois de la vie », complète Stéphanie.

Pendant l’épidémie de Covid-19, les kinésithérapeutes ont joué un rôle essentiel dans la rééducation respiratoire des patients. En réanimation, après l’extubation du patient atteint du Covid-19, le professionnel rééduque la fonction respiratoire afin de le sevrer de l’oxygène et de diminuer l’essoufflement à l’effort. Il pratique aussi une rééducation musculaire, la mobilité après le réveil d’un coma artificiel pouvant être difficile. « En médecine comme en réanimation, il s’agissait souvent de patients avec un état général déjà altéré. Les séances étaient parfois difficiles », raconte l’équipe.
Les kinésithérapeutes interviennent sur prescription médicale.