Violences intrafamiliales : Prévenir et agir


Violences intrafamiliales
Prévenir et agir

Différents acteurs et actrices interviennent dans le parcours d’une femme victime de violences sexistes et sexuelles. Il n’y a pas de chronologie prédéfinie de leurs interventions et le rôle de chacun et chacune est important tant dans la phase de repérage des violences que d’accompagnement de la victime et, le cas échéant, de ses enfants.

« On parle de violences intrafamilales, car elles concernent la famille au sens large. Les enfants sont souvent les témoins de ces violences et sont de ce fait aussi victimes. La justice reconnait les violences sur conjoint/partenaire comme un facteur aggravant », explique Julie LUCISANO, sage-femme coordonnatrice et référente pour les violences intrafamiliales au Centre Hospitalier d’Ardèche Nord.


« Les violences intrafamiliales sont caractérisées par des comportements qui visent à obtenir ou maintenir un pouvoir ou un contrôle sur le/la partenaire dans une relation. Ces violences peuvent être physiques, sexuelles, émotionnelles ou psychologiques, ou prendre la forme de menaces contre une autre personne. Elles recouvrent tout comportement visant à effrayer, intimider, terroriser, manipuler, offenser, humilier, culpabiliser ou blesser une personne. Les violences familiales peuvent toucher tout le monde, quels que soient, l’âge, l’orientation sexuelle, la religion ou le sexe. Elles peuvent exister dans différents types de relations et concerner des couples mariés, vivant ensemble ou entretenant une relation amoureuse. Ces violences touchent des victimes venant de tous les contextes socioéconomiques et de tous niveaux d’éducation», détaille Julie.

Pourquoi se former ?

La formation sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes permet aux professionnels d’acquérir des connaissances sur les différentes formes de violences sexistes et sexuelles, sur leurs mécanismes et sur leurs conséquences pour les femmes qui en sont victimes ; des pratiques professionnelles pour mieux repérer, accompagner et orienter les femmes victimes : le questionnement systématique sur les violences subies au cours de la vie, les paroles et attitudes à adopter au cours d’un entretien avec une femme victime de violence, la rédaction d’attestations et de certificats, la constitution d’un réseau de partenaires,…

La périnatalité est une période de vulnérabilité vis à vis des violences conjugales. Un déclenchement ou une aggravation des violences peut se manifester à cette période. Les conséquences sur la mère, l’enfant, la grossesse et le lien parents/enfant peuvent être dramatiques. Les consultations sont l’occasion d’identifier les femmes victimes de violences conjugales. Il est rare dans une vie de voir autant de professionnels de santé aussi souvent et régulièrement. La Maternité du CHAN s’implique ainsi dans cette volonté d’identifier les violences intrafamiliales.


« J’ai suivi plusieurs jours de formations auprès du CIDFF de l’Ardèche. Il s’agit du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles. Ce qui permet de connaitre les différents types de violences intrafamiliales et de connaitre les acteurs du territoire. Les violences intrafamiliales impliquent l’intervention de plusieurs acteurs. Les victimes sont très isolées et toute une prise en charge psychosociale est nécessaire. Nous échangeons régulièrement avec le réseau de santé en périnatalité Loire Nord-Ardèche, ou encore avec le service de protection maternelle et infantile », raconte Julie.
Le CIDFF informe, oriente et accompagne le public, en priorité les femmes, dans les domaines suivants : l’accès au droit ; la lutte contre les violences sexistes ; le soutien à la parentalité ; l’emploi, la formation professionnelle, la création d’entreprise, l’éducation et la citoyenneté. Une antenne est présente sur l’établissement dans le bâtiment A, au 3ième étage.


Les besoins et demandes des femmes victimes sont multiples : sociaux, médicaux, juridiques, psychologiques… Chacun apporte à la victime une solution dans son domaine de compétence puis l’oriente vers les autres professionnels qui apporteront une réponse complémentaire. « Il y a, par exemple, le Réseau d’Accompagnement Citoyen (RAC). Ce sont des familles qui proposent bénévolement un hébergement d’urgence pour les victimes », explique Julie et ajoute : « Par ce réseau, on va pouvoir gérer l’urgence mais aussi organiser la mise en sécurité des victimes, parfois c’est planifié ».

Quelle qu’en soit la forme, ces violences ont des conséquences multiples et durables pour les victimes au niveau de leur santé (conséquences physiques, psychologiques) mais également au niveau social (familial, relationnel, professionnel…).

En 2021, il y a eu une augmentation significative des violences intrafamiliales dans de nombreux pays en raison de la pandémie de COVID-19. Les confinements et les restrictions de déplacement ont conduit à une augmentation des tensions familiales, ainsi qu’à une augmentation des cas de violence domestique. Les chiffres officiels ne reflètent pas la totalité des cas de violences intrafamiliales, car de nombreux cas ne sont pas signalés aux autorités.

Ecoute et aide aux victimes

Vous pouvez consulter le site internet :
https://arretonslesviolences.gouv.fr/

Que faire en cas de violence ?

En cas d’urgence :
17 Police / gendarmerie.
115 Centre d’hébergement d’urgence.
Les permanences téléphoniques nationales :
3919 Violences femmes info.
119 Allô enfance en danger.