RENCONTRE AVEC CORALIE ROCHEREUX ET AGNÈS CASALE, INFIRMIÈRES EN RÉANIMATION ET À LA COORDINATION HOSPITALIÈRE DES PRÉLÈVEMENTS D’ORGANES ET DE TISSUS (CHPOT).


RENCONTRE AVEC CORALIE  ET AGNÈS, INFIRMIÈRES EN RÉANIMATION ET À LA COORDINATION HOSPITALIÈRE DES PRÉLÈVEMENTS D’ORGANES ET DE TISSUS (CHPOT).

Depuis le 4 janvier 2024, ces deux infirmières se relaient du lundi au vendredi pour répondre aux sollicitations facilitant ainsi les procédures suite au décès d’un patient, fournissant des conseils sur le don d’organes et informant les familles sur le devenir des greffons.

Réanimation et don d’organes : une mission à la croisée des vies

Mettre tout en œuvre pour optimiser la prise en charge d’un patient en état critique et coordonner le don d’organes et de tissus sur un patient en état de mort encéphalique, deux missions qui s’inscrivent dans une continuité pour Coralie et Agnès. Que ce soit aux côtés de patients en réanimation ou bien en tant que maillon de la chaîne du don d’organes, les deux infirmières ont un unique objectif : sauver des vies. Coralie et Agnès, toutes deux engagées depuis plusieurs années en réanimation, ont récemment choisi de consacrer une partie de leur activité à la Coordination Hospitalière des Prélèvements d’Organes et de Tissus (CHPOT) du CHAN.

Pour Coralie, infirmière en réanimation depuis 8 ans, ce choix de rejoindre la CHPOT du CHAN était conditionné par le maintien d’un lien avec son domaine d’origine. « Garder un pied dans un secteur que j’apprécie beaucoup était une condition essentielle à cette évolution professionnelle. En réanimation, j’étais régulièrement en contact avec l’infirmière coordinatrice : je me rends compte à présent que j’avais une vision très limitée de son métier, se rappelle l’infirmière. J’en ai mesuré toute l’ampleur une fois sur le terrain. »

La coordination des prélèvements d’organes nécessite à la fois des compétences organisationnelles et relationnelles, une facette moins visible mais tout aussi cruciale que celle de la réanimation. Formées au CHU de Saint-Étienne, Coralie et Agnès ont acquis les connaissances nécessaires, renforcées par une immersion pratique aux côtés d’une équipe de coordination expérimentée. «Nous abordons divers aspects tels que la gestion administrative, les entretiens avec les proches, l’étude du dossier médical et la surveillance biologique », explique Agnès.

Une fois l’accord du don d’organes donné, c’est une course contre la montre qui s’engage. Sens aigu de l’organisation, rigueur, réactivité et esprit pratique : « on doit effectuer toutes les démarches administratives et coordonner l’ensemble de la chaîne, du prélèvement à la transplantation », résume Agnès, « aussi bien en pleine nuit que le week-end ». Liens entre les équipes de réanimation,
des laboratoires d’analyses, des blocs opératoires, l’Agence de biomédecine, mais aussi les organismes de transports pour l’acheminement prioritaire des organes et des équipes médicales.
Pour Agnès, qui a connu différents services avant de rejoindre la réanimation, le don d’organes apporte un sens supplémentaire à son travail. « Parfois, en réanimation, nous sommes confrontés à des décès difficiles, surtout lorsque les patients sont jeunes. Le don permet de donner du sens à ces moments », partage-t-elle.

Coralie et Agnès trouvent une immense satisfaction dans le fait de redonner espoir et de transformer des vies. « Nous avons assisté à une greffe de cornée au CHUSE, c’est comme de la haute couture », déclarent-t-elles avec enthousiasme. « Redonner la vue à quelqu’un est concret et gratifiant ».