Les métiers de l’ombre de l’hôpital : zoom sur la stérilisation


Les métiers de l’ombre de l’hôpital :
zoom sur la stérilisation

Service de l’ombre, la stérilisation à l’hôpital est indispensable. C’est grâce à elle que, chaque jour, des opérations chirurgicales peuvent avoir lieu. Zoom sur ce service à hautes responsabilités.

Au rez-de-chaussée du Centre hospitalier d’Ardèche Nord se cache une activité méconnue mais pourtant indispensable au bon fonctionnement de la chaîne hospitalière. Il s’agit de la stérilisation, où sont pris en charge l’ensemble des dispositifs médicaux qui doivent être réutilisés pour réaliser les opérations et les soins.
On est loin de s’imaginer que, derrière cette porte jaune, s’opère tout le processus de stérilisation. Pourtant, c’est bien ici, chaque jour, que des milliers d’outils chirurgicaux sont nettoyés et stérilisés. Une équipe 100% féminine sur tous les fronts pour faire fonctionner ce service qui requiert une méticulosité et une traçabilité permanentes. « Sans la stérilisation, les services de l’hôpital ne peuvent pas faire de soins et le bloc ne peut pas opérer, explique Edith SINZ, aide-soignante dans le service de stérilisation. Notre métier est essentiel ».

Edith travaille avec les 7 autres aides-soignantes, elles œuvrent tous les jours à stériliser le matériel médical utilisé par les services de l’hôpital et lors des opérations au bloc opératoire, qui doit être réutilisé. On parle de dispositifs médicaux qui ne sont pas à usage unique. De la pince aux ciseaux, en passant par les outils pour opérer la cataracte, la liste des ustensiles est longue. « S’ils ne sont pas stérilisés, alors ils ne peuvent pas être réutilisés », précise Véronique JULLIAT, aide-soignante en stérilisation depuis 2013. Pour cela, chacun des objets doit être nettoyé selon un protocole précis.

Plusieurs étapes avant de pouvoir réutiliser les instruments

Étape une, la prédésinfection au bloc pour débarrasser le matériel du sang et des autres souillures. Les instruments sont transportés par la suite dans la zone de lavage, au cœur du service de stérilisation. « Après une prise en charge manuelle, aucun recoin des pièces ne doit être oublié, insiste Edith, on dispose le matériel médical dans une machine qui le nettoie à l’aide de détergents spécifiques. On n’a pas de poste définitif. Je peux travailler au lavage aujourd’hui et demain faire autre chose, c’est ce qui est intéressant ».

Direction la zone de conditionnement où Edith, Véronique, Mayke, Christelle, Isabelle, Stéphanie, Emilie et Sandrine réceptionnent les outils lavés pour les sécher, avant de les mettre en sachet, pour ceux qui sont acheminés dans les services de l’hôpital, ou en container, pour les outils nécessaires pour le bloc opératoire. « Lorsqu’on remplit le container, c’est l’étape de recomposition, il faut suivre une liste précise », lance Mayke, aide-soignante du service, qui était auparavant aide opérateur. Une fois que les objets sont mis en boîte et en container, ces derniers finissent dans un autoclave, la machine qui stérilise à la vapeur d’eau l’ensemble des outils. La traçabilité prend une place importante dans tout le circuit de stérilisation, qui dure au minimum 4 heures. Chaque étape est suivie et contrôlée. Les dispositifs médicaux sont scrupuleusement vérifiés. Si l’un d’eux présente un défaut, il est envoyé en réparation au service Biomédical.
Les IBODE sont également formées à la stérilisation du matériel.

« On travaille dans la bonne humeur, mais on reste très consciencieuses »

Des rires résonnent parfois dans le service. « On fait notre travail dans la bonne humeur, mais on reste très consciencieuses », avance Edith, qui a intégré le service en 2018. La stérilisation occupe ainsi une place essentielle dans la lutte contre les infections nosocomiales. Elle assure à tout patient la garantie d’une sécurité optimale, par l’application des Bonnes Pratiques de Pharmacie Hospitalière permettant de délivrer un produit stérile et fonctionnel et d’en garder le maintien jusqu’à son utilisation.

Quelques chiffres :
Chaque jour
  • Une vingtaine de cycles de laveur
    désinfecteur.
  • De 2 à 9 cycles de stérilisation
    (autoclaves et Sterrad).
  • 117 compositions, en moyenne, sont
    stérilisées (boites et sachets).