LE RÔLE CRUCIAL DU SERVICE SOCIAL À L’HÔPITAL : SOUTENIR ET ACCOMPAGNER LES PATIENTS DANS LEUR PARCOURS DE SOINS


LE RÔLE CRUCIAL DU SERVICE SOCIAL À L’HÔPITAL : SOUTENIR ET ACCOMPAGNER LES PATIENTS DANS LEUR
PARCOURS DE SOINS

L’hôpital est un lieu où l’on prodigue des soins médicaux, mais il est bien plus que cela. C’est un endroit où les patients, souvent confrontés à des moments difficiles de leur vie, cherchent orientation soutien et compréhension. C’est là que le service social entre en jeu. Le service social à l’hôpital joue un rôle essentiel en apportant accueil, écoute, orientation et accompagnement aux patients et à leurs familles tout au long de leur parcours de soins. Assistante sociale, un métier peu connu, pourtant essentiel au bien-être des patients.

Ce matin de juin, elles nous attendent au service social du CHAN, avec une envie de partager ce qui les anime : la passion pour leur métier, au plus près de l’humain, le souhait de mieux le faire connaître. La plupart sont dans le service depuis plusieurs années : Véronique DESGLENE, Cyrielle PALETTO, Marlène BESSET, Servanne ALLAINE, Maud COUETTE, Florence BALANDRAUD, assistantes sociales ; Hélène VALLON et Hélène SZYMCZAK, secrétaires ; Pascale AGIER, conseillère en économie familiale et sociale, nous accueillent chaleureusement.

L’écoute, au cœur du métier d’assistante sociale

Intermédiaire entre le patient, son entourage ou les administrations… Dans cette profession, l’aspect relationnel est primordial. Droits mis à jour ? Anticipation d’un retour à domicile ? Orientations touchant à tous les aspects du domaine social ? « Notre métier exige une bonne connaissance des rouages adminis- tratifs et du territoire mais aussi une veille permanente sur toutes les évolutions des droits sociaux », présentent les assistantes sociales. Elles tentent d’agir avec l’accord du patient autant que possible.

Tenir compte de son histoire, être en contact avec son entourage… « Le relationnel compte énormément dans notre travail. On passe aussi beaucoup de temps au téléphone avec les partenaires et les proches du patient notamment », raconte Véronique DESGLENE. « On rentre dans l’intimité des personnes et leur quotidien », explique Marlène BESSET.

S’adapter en permanence et faire face aux longs délais administratifs

Les assistantes sociales participent aux réunions hebdomadaires qui réunissent les soignants. Elles y joignent leur expertise sociale auprès des équipes médicales et des partenaires tels qu’aides à domicile, conseil départemental, infirmiers…

En quelques années, la profession d’assistante sociale a beaucoup évolué. Exerçant depuis 25 ans, Véronique DESGLENE confirme : « le métier s’est complexifié » pour deux raisons principales. Tout d’abord, les séjours des patients à l’hôpital sont de plus en plus courts « alors que les délais administratifs sont, eux, de plus en
plus longs », pointent les assistantes sociales. Le lieu de vie du patient est également un dossier particulièrement difficile à gérer. La recherche de structures post-hospitalisation, telles que les EHPAD (Établissement d’Héberge- ment pour Personnes Âgées Dépendantes), les foyers logement, les maisons d’accueil pour personnes âgées en milieu rural, les soins de suite et de réadaptation, ainsi que les structures de convalescence, est un parcours du combattant.
Mais chacune veille à ce que les patients puis- sent bénéficier d’un suivi et d’un environne- ment adaptés à leur état de santé. « Cela se
construit avec le patient et les familles » ajoute, Cyrielle PALETTO et « il n’y a pas deux situations identiques, il faut s’adapter en permanence ».

Coordination des soins et planification de la sortie

Le service social joue également un rôle crucial dans la coordination des soins et la planification de la sortie des patients. Les assistantes sociales interviennent sur demande du service, collaborent étroitement avec les équipes soignantes pour s’assurer que les besoins sociaux des patients sont pris en compte. Elles élaborent des projets de sortie adaptés à leurs besoins spécifiques. Cela peut inclure l’organisation de soins de suivi, l’accès à des services de réadaptation ou de soins à domicile, et la coordination avec d’autres professionnels de la santé pour assurer une transition après la sortie de l’hôpital. « On est un maillon de la chaine de l’équipe hospitalière, on arrive à la fin de ce maillon, mais c’est le résultat de toute une coopération pluridisciplinaire en amont », détaille Servanne ALLAINE, qui ajoute : « quand on a pu trouver la meilleure solution possible pour le patient, c’est plaisant ». Cyrielle PALETTO confirme : «C’est concret, il y a un pro- jet de sortie et on a pu y répondre », diverses problématiques peuvent émerger au cours de la prise en charge : les faibles ressources, le refus de l’accompagnement, le déni de la perte d’autonomie du patient, l’absence de médecin traitant, les désaccords familiaux… sont autant de défis qui s’ajoutent au quotidien. Face à ce constat, « créer du lien, établir une relation de confiance avec le patient prend tout son sens » souligne Pascale AGIER.

Aide aux ressources financières et administratives

La maladie et l’hospitalisation peuvent engendrer des difficultés financières et administratives pour les patients. Les assistantes sociales sont là pour les aider à avancer dans ces démarches. Elles fournissent les informations et l’accompagnement pour accéder à des dis- positifs d’aide financière, tels que l’aide sociale,
les régimes d’assurance maladie ou les fonds de soutien spéciaux. La permanence d’accès aux soins de santé (PASS) peut, par exemple, être sollicitée. Elle facilite l’accès immédiat aux soins des personnes en situation de précarité et les accompagne dans les démarches de reconnaissance de leurs droits. Elles instruisent les dispositifs adaptés à la situation du patient concerné (APA, EHPAD, OSCAR aide mutuelle, mise sous protection
juridique…).

Signalement et protection

En matière de protection, les assistantes sociales peuvent être amenées à rédiger des signalements en lien avec l’autorité judiciaire lorsqu’elles identifient des situations préoccupantes. Elles collaborent avec les autorités compétentes pour assurer la sécurité des enfants ou adultes (violences intra familiales ou personnes vulnérables). Elles travaillent en partenariat avec les tuteurs et curateurs pour garantir la prise en charge adéquate des personnes qui ne sont plus en mesure de protéger elles-mêmes leurs intérêts. Elles s’impliquent dans des réseaux tels que le Réseau Précarité et le Réseau de prise en charge des Violences Intra Familiales (VIF). Elles participent à divers groupes institutionnels, tels que la Commission d’Admission en EHPAD, l’Espace Éthique, la Commission Bientraitance, la Commission des Séjours Longs, la Certification Qualité et l’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP). Leur expertise et leur expérience peuvent enrichir les débats et les prises de décision dans ces différentes instances.

Les missions du service social à l’hôpital sont ainsi multiples et essentielles pour les patients et leurs familles. Elles s’inscrivent dans le parcours patient par le biais d’une prise en charge globale et adaptée à chaque situation.