Immersion : En réanimation avec Stéphanie, masseur-kinésithérapeute


Immersion : En réanimation avec Stéphanie, masseur-kinésithérapeute

Nous partons en réanimation, à la rencontre d’un patient en détresse respiratoire. « Je vais réaliser une mobilisation passive au niveau des jambes et une mobilisation aidée sur les membres supérieurs. Il s’agit d’un patient tétraplégique incomplet. Le but est qu’il arrive à récupérer de la mobilité. C’est un patient qui pouvait avant son hospitalisation se verticaliser avec du matériel. Il souffre aussi d’une détresse respiratoire. Il a eu plusieurs infections pulmonaires. Un poumon est ponctionné afin d’enlever du liquide de sa plèvre et le deuxième à tendance à se boucher. Tout cela gêne sa respiration et donc il est plutôt encombré », explique Stéphanie.

Nous entrons dans la chambre du patient.

« Il ne peut pas bouger complètement les bras, il a de petites raideurs. Mais, il arrive quand même à utiliser la télécommande pour regarder BFM TV », explique avec sourire Stéphanie. Le patient est trachéotomisé et à des difficultés pour parler mais il lui répond par un regard malicieux. Une complicité s’est installée au fil des séances.

« D’habitude je donne les instructions pour les mouvements mais il les connait par cœur ». « Allez on y va, on tend et on plie ». « Là je mets un peu de résistance car ce sont des mouvements qu’il sait faire. On travaille le renforcement musculaire, ce qui va l’aider à se mettre debout. Ce sont des mouvements fonctionnels, ce n’est pas pour le plaisir de monter le bras en l’air ». Le patient explique alors qu’il a beaucoup perdu au niveau musculaire.

Stéphanie poursuit la séance.

« On monte et on descend ». Le kinésithérapeute doit pouvoir s’adapter au patient. « Les capacités sont différentes selon chaque personne. Il faut aussi ajuster la séance en fonction de la forme du moment. Cela dépend du jour et même de l’heure. « Ce sont des séances éprouvantes pour le patient ».
A l’aide d’une machine, Stéphanie commence ensuite la kinésithérapie respiratoire. Le Cought Assist aide les patients à dégager, mobiliser et évacuer les sécrétions par une pression d’air positive, puis négative. Cette méthode permet de reproduire une toux naturelle profonde. Stéphanie imprime une pression complémentaire sur le thorax à chaque mouvement. Une séance qui peut être impressionnante. Le patient gagnera en confort un peu plus tard, lorsqu’il aura récupéré. Nous le laissons se reposer…

Entre deux couloirs, une soignante informe Stéphanie qu’un patient sera prochainement extubé. Sa présence dans les premiers instants de l’éveil est essentielle.