Portrait du Dr Sarah Seguire, gynécologue-obstétricienne
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
« Originaire de Dijon, je suis partie faire mes études à Lille en 2013, car on en parlait comme d’une très bonne école d’obstétrique. Je me suis orientée vers l’obstétrique en début d’internat, suite à un stage d’externe à la maternité en dernière année de médecine. J’ai découvert une spécialité du geste, très concrète, et qui nécessite d’être polyvalent, avec cette gestion de l’urgence que j’affectionne particulièrement. Quand on est appelé pour une dystocie des épaules, on doit être là très rapidement, et faire des gestes pour libérer le bébé. En obstétrique il faut se mobiliser dans la seconde, et par un seul
geste on a un impact tout de suite visible sur la situation. Le cœur du bébé ralentit, on part en césarienne en code rouge, 10 minutes après il est né. C’est cette adrénaline qui me plaît. C’est une spécialité en plus qui est tournée vers la vie, et l’émotion est aussi très présente, même après des années de pratique ».
La reconstruction mammaire : une chirurgie réparatrice au vrai sens du terme
« En fin d’internat, je me suis finalement orientée vers la chirurgie gynécologique et mammaire. J’ai toujours eu une fibre chirurgicale, j’ai fait beaucoup d’aides opératoires quand j’étais externe à Dijon. J’aidais notamment un chirurgien plasticien qui faisait de la chirurgie mammaire. Et au final, j’ai fini par en faire. Pendant deux ans j’ai exercé au Centre Oscar Lambret (centre régional de lutte contre le cancer). J’ai pris en charge des patientes qui avaient des cancers du sein, à qui j’ai pu proposer des reconstructions immédiates, par prothèses ou lambeaux. Quand nous devions réaliser une mastectomie totale, j’ai eu le plaisir de les suivre et de pouvoir les opérer pour leur reconstruction différée. Le parcours de reconstruction des patientes, qu’il soit immédiat ou différé, est un parcours du combattant, et c’est un parcours de reconstruction de soi au sens large. C’est donc très stimulant sur le plan humain d’accompagner les patientes là-dedans. Ça l’est sur le plan chirurgical également. Il faut avoir un certain
œil, il ne s’agit pas que de technicité pure. J’espère pouvoir poursuivre cette pratique en lien avec le CHU de Saint Etienne ».
Pourquoi Annonay ?
« Tout simplement parce que la nature me manquait et c’était aussi l’occasion de me rapprocher de ma famille. Je souhaitais mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. J’ai aussi vu beaucoup de potentiel dans ce Centre Hospitalier. Je suis venue faire de la gynécologie générale comme de l’hystéroscopie, des hystérectomies pour pathologies bénignes…et bien sûr idéalement poursuivre l’activité de sénologie en lien avec le CHU de Saint-Etienne ».
« J’exerce au CHAN depuis le 2 janvier 2023 ».