La fonction d’Infirmier en Pratique Avancée (IPA) est une nouvelle évolution de la profession infirmière qui permet d’associer une expertise infirmière à des compétences médicales, plaçant le patient et son entourage au cœur d’une prise en charge pluriprofessionnelle. Cette nouvelle fonction, qui existe depuis une cinquantaine d’années dans les pays anglo-saxons, est appelée à se développer en France.
Pour être Infirmier en Pratique Avancée, il faut être infirmier diplômé d’état, avoir exercé pendant au moins trois ans et avoir obtenu un diplôme d’état en pratique avancée de grade master dans un ou des domaines de compétences* (voir encadré). Cette formation spécifique de deux ans a été créée en 2018. Elle comprend des enseignements universitaires théoriques, méthodologiques, appliqués, pratiques et cliniques et des périodes de stages. La formation comporte également une initiation à la recherche et un enseignement de la langue vivante étrangère (anglais médical).
L’IPA participe à la prise en charge globale du patient qui lui est confié par le médecin. Il exerce en collaboration pluriprofessionnelle pour optimiser les parcours de santé des patients. Le travail en équipe entre le(s) médecin(s) et l’IPA se coordonne grâce à un protocole d’organisation préalablement signé par les deux acteurs de la prise en charge pour préciser les modalités de leur travail en commun.
La pratique avancée : un nouveau métier d’infirmier aux compétences élargies
Les infirmiers en pratique avancée dispose de compétences élargies. Ils peuvent suivre (avec leur accord) des patients confiés par un médecin de l’équipe de soins au sein de laquelle ils exercent, sur la base d’un protocole d’organisation établi pour préciser les modalités de leur travail en commun. Dès lors, les infirmiers en pratique avancée sont responsables de leurs actes et du suivi des patients et pourront prescrire des examens complémentaires, demander des actes de suivi et de prévention ou encore renouveler ou adapter, si nécessaire, certaines prescriptions médicales.
Le parcours de Rémy, étudiant IPA, stagiaire en cardiologie
En 2003, avec son diplôme d’infirmier en poche, Rémy, 41 ans, a exercé d’abord en cancérologie dans une clinique lyonnaise, pendant 2 ans, puis, dans un établissement périphérique situé en Guadeloupe, pendant 3 ans. Il a décidé ensuite d’exercer comme infirmier libéral, toujours dans l’archipel guadeloupéen. En 2020, il a décidé de revenir à Peaugres, en libéral. Après plusieurs années d’exercice, il a souhaité évoluer en se portant candidat pour suivre les études d’IPA, spécialité pathologies chroniques stabilisées.
Depuis cette première semaine passée au CHAN, en cardiologie, il apprécie aujourd’hui le très bon accueil qu’il a reçu par les équipes soignantes et médicales. « C’est un nouveau métier passionnant qui demande un investissement important », confie-t-il. « Je souhaitais évoluer dans la prise en charge des patients. Avoir de nouvelles connaissances, de nouvelles compétences. Avec le vieillissement de la population et la chronicisation des maladies, les patients sont de plus en plus polypathologiques. L’exercice coordonné en complémentarité du médecin permet de partager cette complexité multidimensionnelle, de libérer du temps médical et de mieux prévenir les épisodes de décompensation (notamment la détection des signes de gravité, la gestion et prévention des facteurs de risques, l’éducation thérapeutique…) ».
Pendant son stage de 4 mois, Rémy a les objectifs suivants :
Développer et renforcer ses connaissances en sémiologie générale. Mobiliser les compétences cliniques nécessaires pour : conduire un entretien, réaliser un examen clinique spécifique, interpréter les examens complémentaires biologiques et paracliniques, motiver un raisonnement clinique, en vue du suivi des patients atteints de maladies chroniques mentionnées dans le décret de compétences IPA, conduire des activités d’orientation, d’éducation, de prévention ou de dépistage, appréhender la coopération ville/hôpital et les différents parcours de soins (diabétique, insuffisant cardiaque, insuffisant coronaire), participer aux différents ateliers d’éducation thérapeutique (participation à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation).
Des objectifs qui sont à adapter aux différents services et aux pathologies rencontrées. Les pathologies chroniques mentionnées au décret sont : cardiopathies, maladie coronaire, artériopathies chroniques, diabète de type 1 et 2, AVC, insuffisance respiratoire chronique, maladie d’Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson, épilepsie.
L’IPA a un rôle clé, d’interface entre les différents acteurs. Il apporte un soutien technique auprès des équipes soignantes et médicales. Sa présence est également rassurante pour tous.
Pathologies chroniques stabilisées :
prévention et poly-pathologies courantes en soins primaires (Accident Vasculaire Cérébral, artériopathies chroniques, cardiopathie, maladie coronaire, diabète de type 1 et 2, insuffisance respiratoire chronique, maladie d’Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson, épilepsie)