RENCONTRE AVEC OCÉANE FANGET : UNE ÉTUDIANTE
INFIRMIÈRE ET SON CHIEN D’ASSISTANCE FACE AU DIABÈTE
À 19 ans, Océane mène une vie bien remplie. Étudiante en deuxième année d’école d’infirmière à Annonay, elle jongle entre ses études et la gestion de son diabète de type 1, diagnostiqué alors qu’elle n’avait que 7 ans. Depuis quelques mois, elle peut compter sur un allié exceptionnel : Snaga, son chien d’assistance. À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, elle partage son parcours inspirant et sa complicité avec son compagnon à quatre pattes. «Je me souviens du 20 avril 2012,» confie Océane. À la veille de son 7ᵉ anniversaire, le verdict tombe : diabète de type 1. Une nouvelle bouleversante pour la petite fille et sa famille. Ce type de diabète, d’origine auto-immune, résulte de la destruction des cellules du pancréas responsables de la production d’insuline.
«Je faisais mon anniversaire à l’hôpital,» se souvient-elle. Dès les premiers jours, Océane est prise en charge par le service de pédiatrie du Centre Hospitalier d’Ardèche Nord, sous la supervision du Dr Valensi et de Sophie Teyssier, diététicienne. L’éducation thérapeutique débute : comprendre sa maladie, apprendre à surveiller sa glycémie, et surtout, s’injecter de l’insuline. «À 7 ans, je me suis fait ma première injection,» raconte-t-elle. Elle est parmi les premières à tester les capteurs de glycémie freestyle à l’hôpital. Aujourd’hui, elle utilise un capteur Dexcom G6, combiné à une pompe à insuline, un dispositif qu’elle qualifie de “pancréas artificiel”. «Mon pancréas ne fait plus son rôle. La pompe délivre en continu de l’insuline et s’ajuste en fonction des repas, pour prévenir les hyperglycémies. C’est une aide précieuse,» explique Océane.
LES DÉFIS DU QUOTIDIEN AVEC LE DIABÈTE
Si les appareils facilitent la gestion du diabète, la vie quotidienne reste un défi. Océane décrit les hypoglycémies nocturnes, particulièrement éprouvantes : «Je me réveillais toutes les deux heures, complètement épuisée. Mon corps s’était tellement habitué aux variations que je ressentais les symptômes très tardivement, parfois trop tard.» Ces épisodes fréquents l’empêchaient d’avoir un sommeil réparateur et impactaient son énergie au quotidien. Au lycée, son envie de bien faire dans la gestion de sa glycémie l’épuise mentalement et physiquement. «Je voulais éviter à tout prix les complications, mais je me rendais malade à force de tout contrôler.»
UNE DÉCOUVERTE QUI CHANGE TOUT : L’ASSOCIATION ACADIA
En quête de solutions complémentaires, Océane découvre l’existence d’ACADIA, une association unique en France qui forme des chiens d’assistance pour les diabétiques. Leur mission est simple : améliorer la vie des patients grâce aux capacités olfactives des chiens.
En septembre 2021, Océane dépose un dossier. La patience est de mise, car les places sont rares : ACADIA forme moins de dix chiens par an. Après deux ans et demi d’attente, Océane
reçoit enfin une réponse positive. En février 2024, elle rencontre Snaga, un berger créole issu d’un refuge. «Dès notre première rencontre, il a détecté une hypoglycémie en me donnant un coup de museau. C’était une évidence : Snaga était fait pour moi.» Depuis avril 2024, Snaga est devenu bien plus qu’un chien pour Océane, c’est un allié indispensable. Formé à détecter les variations de glycémie grâce à des échantillons de sueur envoyés lors de phases normales, d’hypoglycémies et d’hyperglycémies, il est capable d’alerter Océane jusqu’à 45 minutes avant que ses capteurs ne signalent un problème. «Quand ma glycémie chute ou grimpe, Snaga me donne un coup de museau. Cela me permet d’intervenir plus tôt et d’éviter les crises graves,» explique Océane. Depuis son arrivée, son quotidien est plus serein, et sa santé s’est améliorée. “Mon hémoglobine glyquée, un indicateur clé du contrôle du diabète, est désormais excellente.” «L’éducation de Snaga repose uniquement sur des méthodes positives. Il n’y a aucune contrainte, juste de la patience et de la répétition,» souligne-t-elle. «Je veux aider les autres comme on m’a aidée, et montrer qu’on peut vivre pleinement malgré une maladie chronique.» Snaga, lui, est bien plus qu’un soutien médical. «C’est mon confident, mon compagnon de tous les jours.»
En partageant son histoire, Océane espère sensibiliser au diabète et au rôle crucial des chiens d’assistance. Jeudi 14 novembre, Océane était présente à une conférence à la salle des fêtes d’Annonay pour témoigner et échanger sur son expérience avec le diabète. Une centaine de personnes ont répondu à l’appel, faisant de cet événement un véritable succès. Parmi les intervenants figuraient le Dr Pop et Sophie Teyssier, qui ont enrichi les échanges par leurs expertises.