Le dépôt de sang de l’hôpital célèbre son 10e anniversaire

Le 1er avril 2014, l’autorisation d’ouvrir un dépôt de sang à l’hôpital a marqué une nouvelle activité pour le CHAN. Suite à la fermeture du dépôt de sang de l’EFS (Etablissement Français du Sang), le laboratoire a pris le relais, assurant ainsi la continuité de cette activité vitale. Au fil des années, le dépôt de sang a été un maillon essentiel dans l’approvisionnement en produits sanguins, permettant de répondre aux besoins transfusionnels des patients du CHAN. Avec près de 21 000 poches de concentré de globules rouges et 2 200 poches de plasma frais congelé reçues depuis sa création, ainsi que 325 transfusions réalisées pour des situations d’urgence vitale immédiate (transfusions en moins de 30 minutes), la proximité du dépôt de sang a joué un rôle crucial dans la prise en charge des patients. Sous l’égide de l’ARS, « le dépôt de sang est soumis à des normes rigoureuses de réglementation et de contrôle, avec des audits annuels pour garantir sa conformité aux exigences les plus élevées en matière de sécurité et de qualité. Le dernier audit de l’EFS remonte à octobre 2023 », détaille Patrick BILLION, biologiste. La gestion du dépôt de sang repose sur une équipe qualifiée, comprenant des biologistes et des techniciens de laboratoire, tous formés pour garantir une utilisation sûre et efficace des produits sanguins.

Don du sang : suivons le parcours d’une poche

Pour mieux comprendre les missions d’un dépôt de sang, nous allons suivre une poche de sang, de son prélèvement jusqu’à sa transfusion. Un parcours étroitement surveillé et chronométré. L’EFS est l’organisme qui supervise toute cette chaine transfusionnelle. Tout doit être millimétré. Le parcours d’une poche de sang, commence au prélèvement. Il y en a une fois par semaine au centre de collecte de Davézieux, à la salle Etable La Lombardière. Après de nombreuses vérifications – identité, âge, lieu de naissance… – le donneur remplit un questionnaire, puis se soumet à un entretien, avec un infirmier de supervision ou un médecin. Ça prend entre 10 et 15 minutes pour prélever une petite poche entre 420 et 480 ml, avec des tubes qui sont destinés aux analyses sanguines. Un automate pèse et assure le mélange anticoagulant. Après une période d’observation de 20 minutes – avec collation recommandée mais pas obligatoire – l’aventure du donneur s’arrête ici. Sauf si, bien sûr, un problème est décelé dans le sang prélevé. Mais le parcours de la poche ne fait que commencer.

De l’analyse du sang…

Direction ensuite les locaux de l’Établissement Français du Sang (EFS) à Valence. À leur arrivée, les tubes sont envoyés dans un laboratoire chargé de les analyser. En quelques heures, les résultats sont connus. Si le sang ne présente aucune anomalie, les poches sont stockées. Elles sont centrifugées, afin de séparer du concentré de globules rouges, une couche de plasma, une couche de plaquette. Pendant tout ce processus, les poches de sang sont complètement anonymisées. Seul un code-barre permet, en cas de problème, de remonter au donneur.

… à la transfusion sanguine.

Depuis Valence, les poches de sang sont envoyées toutes les semaines au centre hospitalier d’Ardèche Nord. Sur chacune, sont indiquées les informations essentielles, notamment le groupe sanguin et le rhésus. Dans le dépôt de sang, les concentrés de globules rouges sont stockés dans des frigos, entre 2 et 6°C. Ils peuvent être gardés ainsi 42 jours. Mais une fois données aux soignants qui en font la demande, les poches doivent être transfusées dans un délai de 6 h maximum. Cette durée est la même pour chaque produit sanguin, mais le plasma est, pour sa part, congelé (il peut être conservé trois ans) et les plaquettes sont maintenues à température ambiante. Sous agitation constante, elles ne peuvent être conservées que cinq jours. Une fois la transfusion effectuée, et en cas de complication, il est toujours possible de remonter jusqu’au donneur. Les tubes ayant été analysés par l’EFS, sont congelés pendant deux ans. Mais, évidemment, dans l’écrasante majorité des cas, aucun incident n’est à déplorer.

Quand un patient nécessite une transfusion sanguine, comme c’est actuellement le cas aujourd’hui pour le service HAM, l’équipe soignante passe une commande de poche de sang au laboratoire pour le patient concerné. Aujourd’hui, c’est Isabelle, une infirmière expérimentée du service HAM, qui supervise la transfusion. Forte de ses 33 années d’expérience dans ce domaine, elle prend en charge cette transfusion pour un patient souffrant d’anémie.